Alouette

Un matin, je reçois un coup de fil de ma messagerie. C'est R., ma voisine, qui m'annonce qu'elle a perdu les eaux à 4 heures et qu'elle est donc à la maternité, en attente de la naissance de sa 2ème poupette. Elle me demande donc, si je peux récupérer à 11h30 et 16h30 sa poupette 1 (le papa étant à ses côtés comme il se doit). Je me fais une joie de la rappeller pour qu'elle ne se soucie nullement du déjeuner et du goûter de sa fille L.. Non seulement, L. a déjeuné avec les loulous et moi (oui, j'ai cette chance de pouvoir déjeuner tous les jours chez moi en bonne compagnie, mais je le sais que j'ai cette chance), mais en + elle a passé l'après-midi à la maison tranquillement, au cas où sa maman appellerait pour annoncer THE bonne nouvelle (on s'est même regardées Peter Pan "le film qui fait peur"). Puis en fin d'après-midi, la mamie mamé de L. est venue la chercher pour l'emmener voir sa maman à la maternité. Eh non, toujours pas de bébé en vue (pour le moment).

Eh bien toute cette journée m'a ramené 8 ans, 7 mois et 5 jours en arrière, année où Demoiselle K. est née (à votre avis quelle année ?).

Après de bonnes contractions rapprochées pendant 20 minutes, Mr Marmotte & moi avons filé fissa à la maternité, petite étape pour déposer notre Gaston (âgé alors de 2 ans 1/2) chez ses grands-parents. Arrivée à la maternité et après être restée 5 minutes dans la salle d'auscultation, les contractions ont cessé. Plus de maux de ventre, plus de contractions et à peine ouverte de 50 millimètres, j'étais bonne pour rentrer fissa chez moi.

Bon heureusement, fausse alerte, car Demoiselle K. aurait été quand même en avance de 3 semaines... Déjà que ce ne sera pas un gros bébé à terme, alors en avance ?!! (je vous laisse imaginer, hein ? Eh bien, non, vous allez pouvoir le lire en direct !)

La sage-femme claque donc la porte en me souhaitant une bonne fin de nuit dans mon lit à moi, et me voilà en train de perdre les eaux. Oui, ma p'tite dame, les eaux. Mais alors de belles eaux, une vraie fontaine, une vraie cruche, des tonnes et des tonnes de verres.
Naturellement, je dis à Mr Marmotte de rappeller la sage-femme qui m'a gentillement souhaiter bonne nuit, mais (parce que les hommes sont ainsi...) il se permet de me demander quand même si je ne suis pas sûre que ce soit plutôt mes urines. Bah oui, voilà 29 ans que je n'ai plus de couche et que donc je sais faire la différence entre un pipi et des eaux, mais là à ce moment là des fois que je serais plus faire la différence.
Bien sûr, je lui fais la remarque de mon grand âge (comparé à lui), et que oui à ce stade je sais encore faire la différence ! Non mais oh !!!

Le voilà parti chercher la sage-femme (un vrai labyrinthe cette maternité ou alors un lieu idéal pour jouer à cache-cache), revient avec elle, et me dit que finalement je vais finir la nuit dans les locaux de la maternité (ah bah chouette alors, je n'ai pas amené ma valise pour rien :-))

Bon et bien là, je vous épargne la journée du lendemain, où je n'ai fait que marcher, marcher et marcher pour "faire le travail", comme dit la sage-femme. Eh bien le travail n'est point venu ... et c'est avec tristesse que le médecin m'a annoncé le soir même que le lendemain matin, réveil à 6h00 pour déclencher l'accouchement.A 5h45 tapante, la (douce, gentille, zen, professionnelle adorable) sage-femme (celle qui m'a assistée pour mon Gaston) est venue me réveiller. J'étais ravie de cette journée qui commence, puis j'ai vite déchanté. D'abord parce que cette (douce, adorable,...) sage-femme terminait son service d'ici une bonne demi-heure et puis LA VACHE ce que ça fait mal un déclenchement...

1er déclenchement à 6h15 râté, alors on remet une dose vers 11h, et là LA VACHE (je vous l'avais dit), contractions à forte dose, grosse envie de me mettre debout, assise, non plutôt allongée, finalement debout (...). Vers 12h, je demande qu'on appelle mon mari pour m'aider. Après l'arrivée top position de Mr Marmotte à 12h35, je suis programmée pour un changement de chambre à 13h00, direction la salle d'accouchement, intervention de l'anesthésiste ("bonjour, Mr Mamotte doit sortir, s'il vous plaît), mise en place de l'grosse, énorme, longue aiguille, retour de Mr Marmotte pendant que l'anesthésiste range son matériel. Je préviens Mr Marmotte que ça ne va pas, il appelle la sage-femme (une nouvelle que je n'aime pas, mais alors pas du tout : elle n'aime pas ma position, elle ne veut pas que je mette la tête en bas, que je relève mes jambes,....gnagnagna pffff). Je la préviens que je sens la tête arrivée, elle met mon opinion en doute (il fallait s'y attendre), relève le drap et là LE drame. Elle s'affole, appelle son auxiliaire-puèricultrice à l'aide, demande à l'anesthésiste de ranger + vite son matériel (oui, il était encore là monsieur le Docteur et il s'est dépêché, croyez-moi, même s'il n'a pas encore mis l'anesthésie en route dans mes veines).

Eh bien Demoiselle K. était bien là, une jolie tête qui avait trouvé la sortie et 5 minutes + tard elle était entièrement sortie. Il était 14h45, elle était très fatiguée (bien + que moi), petit tour aux radios pour voir l'état de ses poumons avant d'aller en couveuse 72 heures. Elle pesait 2.040 grammes pour 45 cm.

Finalement, cela s'est mieux passé pour R (ma voisine, souvenez-vous !), 24 h après son arrivée à la maternité, poupette 2 est venue toute seule, elle s'était décidée (en avance d'1 mois tout de même) ... une douce A. (-louette) est venue au monde hier. 2.420 grammes, c'est pas mal quand même ?!

Alouette, gentille alouette (bis)...